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A qui appartient l’horlogerie suisse ?

Un nombre important de marques d’origine suisse ou produisant sur le territoire helvétique sont aujourd’hui en mains de groupes ou de personnalités étrangères. Tour d’horizon.
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Par : Michel Jeannot
Publié dans : Bilan
08.01.2014

Le classement des 300 plus riches de Suisse compte bon nombre de propriétaires de marques ou de groupes horlogers actifs en Suisse. Mais plutôt que de parler d’ « horlogerie suisse », sans doute serait-il plus adéquat d’évoquer l’ « horlogerie en Suisse ». De fait, un nombre important de marques d’origine suisse ou produisant sur le territoire helvétique sont aujourd’hui en mains de groupes ou de personnalités étrangères. Faut-il s’en étonner ? Certainement pas, car l’horlogerie de ce pays a souvent été le fait de citoyens non suisses. Pour brosser un portrait de cette réalité, nous avons retenu ici les groupes et marques dont le chiffre d’affaires horloger estimé dépasse les 100 millions de francs. Voici ce qu’il en est.

Les trois géants de l’horlogerie suisse que sont Rolex, Cartier et Omega ont été fondés par un Allemand (Hans Wilsdorf), un Français (Louis-François Cartier) et un Suisse (Louis Brandt). Ils sont aujourd’hui dirigés par un Italien (Gian Riccardo Marini), un Français (Stanislas de Quercize) et un Suisse originaire d’Ecosse (Stephen Urquhart). Quant aux marques les plus prestigieuses, elles ont parfois aussi été fondées par des citoyens européens : Patek était polonais et son compère Philippe français,  le Français Jaeger et le Suisse LeCoultre se sont associés dans une entreprise durable, tandis que l’Américain Florentine Ariosto Jones a installé l’horlogerie à Schaffhouse (IWC). Mais la haute horlogerie n’est naturellement pas le seul fait des immigrés : Vacheron, Constantin, Audemars ou encore Piguet étaient citoyens suisses, tandis que Breguet, né à Neuchâtel, a fait l’essentiel de sa carrière en France. Bref, les horlogers des 18ème et 19ème siècles pratiquaient bien avant l’heure la libre circulation des personnes. Et l’apport des étrangers à l’essor de l’horlogerie suisse ne s’est jamais tari. Plusieurs exemples récents le confirment : tout comme le duo franco-britannique Greubel Forsey, les français Richard Mille et François-Paul Journe ont réussi leur percée dans l’univers horloger suisse.

L’apport des frontaliers


Mais le plus important apport étranger à l’horlogerie suisse réside dans la main-d’œuvre. Alors que la branche occupe quelque 56'000 personnes (dont 15'000 dans le canton de Neuchâtel, 11'000 dans le canton de Berne et 9’000 dans le canton de Genève), les frontaliers occupent une bonne part de ces emplois. En 2008, 61% des emplois horlogers sont occupés par des frontaliers dans le canton de Vaud. Ces proportions sont respectivement de 36% et de 31 % dans ceux du Jura et de Neuchâtel. Et force est de constater que ce sont principalement les travailleurs frontaliers qui ont permis ces dernières années à l’horlogerie suisse de croître. Il en fut notamment ainsi au cours de la période 2005-2008 (dernières statistiques fiables connues) : l’emploi horloger a progressé de 34%, alors que le nombre de frontaliers occupés dans cette industrie a augmenté de 60%.

Reste qu’au-delà des travailleurs frontaliers, de nombreux autres collaborateurs étrangers travaillent pour l’horlogerie suisse. Interrogé en juillet dernier par swissinfo.ch, Patrick Rérat, chercheur à l’Institut de géographie de l’université de Neuchâtel, déclarait: « Tout le monde s’accorde à dire que l’industrie horlogère ne pourrait pas se développer sans les frontaliers, puisque 60% des employés de ce secteur ne possèdent pas le passeport suisse ».

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