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Entre technique et artistique, le cœur de Jaeger-LeCoultre ne balance plus

Au Salon international de la Haute Horlogerie 2014, Jaeger-LeCoultre a fait montre de son savoir-faire tant dans la technicité horlogère que dans les métiers d’art. Une conjugaison qui s’exprime notamment via ses Hybris Mecanica et ses nouvelles Hybris Artistica. Rencontre avec Daniel Riedo, CEO de la Maison.
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    Daniel Riedo, CEO de Jaeger-LeCoultre
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    Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon, onzième opus de la collection Hybris Mechanica
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    Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon, onzième opus de la collection Hybris Mechanica
Par : Christophe Roulet
Publié dans : HH Magazine
04.02.2014

Été 2013, changement à la direction de Jaeger-LeCoultre, mais certainement pas changement de cap. Certes Daniel Riedo, un ancien de Rolex et Tudor, responsable de production durant trois ans avant d’être nommé CEO de la Grande Maison, n’affiche pas le même profil que son prédécesseur, Jérôme Lambert, financier à la base, passé à la tête de Montblanc. « Cela n’a aucune importance, souligne le principal intéressé. Même si nous avons des parcours et des expériences différentes, ce qui compte, c’est la force créatrice de Jaeger-LeCoultre. » Une force créatrice qui s’est notamment déjà exprimée par la réalisation de 1 250 calibres maison au cours de ses 181 ans d’histoire et qui, aujourd’hui, se veut nettement plus « englobante ».

Et Daniel Riedo de revenir sur deux collections majeures, parmi les fers de lance de la marque présentés lors du dernier Salon international de la Haute Horlogerie clos à fin janvier 2014 : « Depuis 12 ans, Jaeger-LeCoultre a déployé toute son expertise sur les fonctionnalités horlogères avec, notamment, sa gamme Hybris Mecanica, qui se traduit cette année par une Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon. En parallèle, nous venons à ce Salon avec une nouvelle série de 12 pièces regroupées sous l’appellation “Hybris Artistica”, qui exprime notre capacité historique à développer les métiers d’art. À la haute précision s’ajoute ainsi cette émotion propre à Jaeger-LeCoultre qui fait revivre des techniques et des processus véritablement originaux non pas seulement sur des montres à complication mais également sur des garde-temps plus classiques. »

Une marque « aspirationnelle »


Entre art et technique, le cœur de la Grand Maison ne balance plus guère pour privilégier les deux, en sachant que d’une manière générale, au sein des métiers d’art, la joaillerie est un secteur promis à un bel avenir ces prochaines années. D’où les propos de Daniel Riedo, qui n’hésite pas à qualifier Jaeger-LeCoultre de marque « aspirationnelle ». « Après une très bonne année 2013, marquée par une croissance à deux chiffres et des stocks actuellement plats dans notre réseau de distribution, nos limites sont toujours imposées par nos capacités de production, explique-t-il. Or, comme nous sommes une manufacture à part entière, toute progression est naturellement plus lente, d’autant que nous ne voulons faire aucune concession à la qualité. Sur ces bases, les perspectives sont toujours aussi positives. Je note également qu’aujourd’hui nos marchés découvrent pleinement notre expertise joaillière. Notre clientèle féminine, depuis le lancement de la Rendez-Vous il y a deux ans, a doublé pour représenter aujourd’hui 40 % de notre offre en volumes. Autant de signes qui, mis bout à bout, positionnent Jaeger-LeCoultre comme une Maison en phase ascensionnelle. C’est d’ailleurs là-dessus que nous voulons tabler en termes de communication en démontrant que la croissance est au rendez-vous et que nous avons les moyens de la nourrir avec nos produits et notre implantation internationale. »

Le réseau de distribution actuel, fort de 61 boutiques en propre et de quelque 90 distributeurs, va ainsi être étoffé, notamment par l’ouverture d’une dizaine de nouveaux points de vente à l’enseigne de la marque. « De nombreux projets se concentrent sur le continent européen, mais nous ne négligeons pas pour autant l’Asie du Sud-Est ou des marchés en devenir comme le Chili, précise Daniel Riedo. Sans oublier l’Amérique du Nord, qui offre de réelles opportunités, car la marque y est moins bien représentée par son réseau de détail. De plus, les amateurs d’horlogerie de ces pays, qui traditionnellement privilégiaient les gammes sportives, s’orientent de plus en plus vers des montres compliquées, à mesure que leur niveau de connaissance s’accroît. Un terrain où, forcément, ils sont destinés à rencontrer Jaeger-LeCoultre. » D’ici-là, la manufacture du Sentier aura encore pris de l’ampleur : après l’embauche de 100 collaborateurs en 2013, portant ses effectifs à 1 350 en Suisse, dont un millier dédié à la production, et 400 à l’étranger, elle va encore créer quelque 90 nouveaux emplois cette année. L’aspiration se fait à tous les niveaux !

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