« Inhorgenta » bientôt incontournable !

En 1973, internet et les smartphones n'existaient pas. Personne ne parlait de LA crise mais DES crises du Watergate et du pétrole. Au cœur des trente glorieuses, les détaillants en bijouterie et horlogerie étaient généralement heureux et insouciants. La mode faisait son entrée sur la pointe des pieds dans cet univers privilégié. Les premières marques de bijoux se présentaient discrètement. Les grandes griffes luxueuses n'avaient pas encore pris du poil de la bête. Les événements de 1968 n'étaient pas si loin ! En février se créa à Munich un nouveau Salon destiné à l'industrie, en plein développement, du bijou et de la montre. Aujourd'hui, 30'000 visiteurs internationaux se déplacent à « Inhorgenta Munich » pour créer des liens avec plus de 1200 exposants.

Les Suisses se déplacent-ils dans les foires internationales ?

Trop souvent gâtés par les marques horlogères qui, à l'époque, leur servaient tout sur un plateau : visites mensuelles, décors de vitrines, publicité gratuite, etc., les détaillants helvètes ne voyaient pas d'intérêt à se déplacer à l'étranger pour ouvrir leurs esprits à de nouvelles suggestions. Les Romands ... encore moins. Les doigts d'une main suffisaient à compter les francophones qui se rendaient à Paris au Bijhorca, par exemple. Alors Munich, vous pensez !

« Aujourd'hui encore, ce formidable salon n'intéresse pratiquement que les Suisses-Allemands, déplore Francis Schwab de Francis Schwab SA à Courtételle, fabricant de fermoirs astucieux. C'est une foire super organisée, impeccablement structurée, accessible en métro depuis le centre-ville et extrêmement agréable. Si je pouvais, je m'y rendrais chaque année ! »

« Bien plus plaisante que Baselworld »

Un autre visiteur francophone qui fut jadis exposant, renchérit : « Inhorgenta est bien plus plaisante que Baselworld où on ne trouve pratiquement plus rien pour le commun des mortels. Au niveau pierres précieuses, on en achète de très belles et d'autres de qualité commerciale à des prix vraiment compétitifs. C'est une foire orientée vers l'artisan qui peut se créer une jolie collection de pierres originales ».

Un ancien aéroport

La foire s'est organisée sur l'emplacement d'un ancien aéroport, rasé il y a un certain nombre d'années. La surface au sol est immense. Les quatre jours d'ouverture sont bien nécessaires pour parcourir toutes les halles. Les montres sont représentées par des marques internationales plus ou moins bas-de-gamme, un peu comme à Paris : Fossil, Guess, etc. et de nombreuses marques germaniques ou autrichiennes. L'emplacement dédié au « packaging » ou aux « fournitures » est vaste et on y découvre tout ce que l'on ne trouve pas ou plus ... à Bâle. « Munich, c'est une explosion de créativité que l'on ne trouve nulle part ailleurs, explique Francis Schwab, grâce à une halle réservée aux artisans créateurs qui sortent souvent, frais émoulus, des écoles de bijouterie ou de design. Certes le rendu est plus ... « germanique », high-tech. Quelques grandes marques ont émergé ici comme Pandora, par exemple ».

« Rendez-vous à Munich », les Romands qui en sont fans le clament ! Vous y découvrirez des nouveautés, du classique, des marques connues, des pierres de couleur, des créateurs et ... « le soir, c'est sympa, Munich », comme le souligne un interlocuteur.