5 questions à Stéphane Linder, CEO de TAG Heuer

Quels sont les principaux défis à venir pour TAG Heuer ?
 

Il y a tout d’bord la Chine qui représente un formidable potentiel pour TAG Heuer puisque nous n’y réalisons pour l’heure qu’une part infime de notre chiffre d’affaires. Or si nous réussissons en Chine, nous avons un véritable moteur de croissance pour les dix prochaines années au moins. C’est donc un très gros défi pour TAG Heuer. Et si nous voulons le réussir, il faut que nous sachions avec quels produits nous voulons percer, avec quels ambassadeurs et avec quelle communication. Mais nous sommes extrêmement confiants avec les nouveautés que nous présentons cette année, dont une partie devrait répondre aux attentes connues des consommateurs chinois.

En termes d’image de marque, une évolution est-elle nécessaire ?
 

C’est un autre défi pour nous que de parvenir à positionner la marque de manière un peu plus excitante, un peu plus dynamique. Dans cette perspective, nous allons lancer une nouvelle campagne de publicité cet été. Une nouvelle campagne réellement intéressante, que nous venons de dévoiler à notre réseau de vente et qui a été acclamée ; je n’ai jamais vu cela ! De plus, cette campagne véhicule un message très fort, déclinable à 360°, sur internet, dans les points de vente, sur des événements, avec nos ambassadeurs ; bref nous avons entre les mains un concept global qui va clairement donner plus d’aspérité et de souffle à la marque.

Qui du positionnement de TAG Heuer ?
 

C’est là encore un autre axe de travail, un autre défi que de poursuivre notre montée en gamme, mais de manière plus ciblée. Nous avons parfaitement mené notre montée en gamme dans le segment qui va jusqu’à 6’000 francs suisses - pour les pièces en acier. Dans ce segment, nous sommes d’ores et déjà très forts et nous nous en réjouissons. Mais je pense que nous pouvons monter encore un peu en gamme à condition que nous apportions quelque chose de fort et de différenciant. Pour ce faire, nous avons d’un côté notre manufacture qui est un fantastique outil de travail, de l’autre une foule d’innovations finalisées ou encore en développements - du balancier magnétique à l’oscillateur linéaire en passant par la maîtrise du 10ème ou 100ème de seconde, la maîtrise des courroies dans les mouvements mécaniques.  L’idée est de prendre tout ou partie de cette technologie et de l’intégrer à la production de mouvements produits dans notre manufacture. L’objectif est d’amener enfin quelque chose de véritablement innovant dans le segment de 5’000 à 10'000 francs suisses avec des mouvements de manufacture. Car dans ce segment, pratiquement tous les calibres présentent les mêmes caractéristiques : et celui qui amènera véritablement de la créativité horlogère devrait connaître de bonnes réponses du marché.

2014 est une année Carrera chez TAG Heuer. Que nous réserve l’avenir ?
 

Disons d’abord que nous sommes très satisfaits de l’accueil réservé à nos nouveaux modèles Carrera, dont le chronographe Carrera Calibre CH 80, la Carrera Date, la Carrera Day-Date et la Twin-Time. C’est une collection forte comme nous en avons plusieurs chez TAG Heuer. Ainsi, l’an prochain nous travaillerons davantage la collection Monaco, notamment équipée du calibre CH 80. Dans l’intervalle, nous allons également présenter de nouvelles montres dames. Elles représentent aujourd’hui entre 25 et 30% de nos ventes.

Et qu’en est-il de l’évolution de votre de distribution ?
 

Nous réalisons actuellement le 25% de nos ventes via nos propres boutiques. A l’avenir, je ne pense pas que nous devions accroître beaucoup ce réseau. Nous allons sans doute passer des 170 boutiques actuelles à 200 ou 220, mais l’essentiel est déjà en place en la matière. Par contre, nous allons davantage travailler sur le design de nos boutiques et sur le service que nous proposons à nos clients. Il y a là de quoi encore progresser. Bref TAG Heuer bouge et innove toujours beaucoup, et nous allons résolument poursuivre dans cette voie.