Ce qu’il faut retenir du SIHH – Côté hommes

Quelques-unes des plus belles surprises de ce SIHH 2014 avaient été dévoilées avant même l’ouverture du salon.  C'est dire que, sur place, les surprises majeures n'ont pas été légion.

Les nouvelles collections de Vacheron Constantin étaient de celles-là. La manufacture genevoise avait bien caché son jeu, ne levant le voile qu'en ouverture de salon sur de remarquables montres squelettes et sur une nouvelle collection métiers d'art « Fabuleux ornements » toujours aussi riche. Mais parmi les modèles présentés, nous retiendrons en particulier le modèle Patrimony Traditionnelle Tourbillon 14 jours Squelette qui, au-travers de son mouvement véritablement sculpté en trois dimensions, offre une nouvelle expression de l’art du squelettage.

Chez Jaeger-LeCoultre, 2014 marque une nouvelle fois un déploiement tout à fait impressionnant de maîtrise et de savoir-faire. Si la marque entend également faire savoir qu’elle est bien présente dans l’univers des métiers d’art et le démontre au-travers de sa nouvelle collection Hybris Artistica (nous aurons l’occasion d’y revenir), c’est avec son Hybris Mechanica 11, la Master Ultra Thin Minute Repeater Flying Tourbillon que la manufacture a sidéré les amateurs. Cet exercice de haute voltige contenu dans une épaisseur de 7.9 mm (pour 41 mm de diamètre) donne bien la mesure des compétences de la manufacture du Sentier.

Ressorts au rebut

Dévoilé avant le salon et ouvrant assurément de nouvelles perspectives, le modèle Piaget Altiplano 900P restera comme l'un des moments forts de cette édition. Ce garde-temps qui accroche le record de montre la plus plate du monde séduit non seulement par sa finesse, mais également par l'ingéniosité et la maîtrise mise en œuvre. Autre remarquable démonstration chez Piaget de sa double maîtrise horlogère et joaillière, le modèle Piaget Emperador Coussin Tourbillon automatique Squelette serti et son calibre 1270D dont même les flancs de certains composants sont sertis. Difficile d’en mettre davantage.

Au vu des développements présentés ces dernières années, Cartier est désormais également attendue tous les ans sur son versant horloger. Outre la Calibre de Cartier Diver sur laquelle nous nous sommes déjà exprimés, le modèle Rotonde de Cartier Astrocalendaire est digne d’un réel intérêt du fait que tous les habituels ressorts et autres mécanismes à bascules ont été remplacés exclusivement par des roues. D’où une manipulation plus aisée et une limitation de la casse. Ce qui n’est pas négligeable.

C’est le même souci qui a prévalu dans la conception de l’impressionnant QP à Equation du temps de Greubel Forsey. Au-delà de ses autres qualités – de finitions notamment - cette mécanique extrême se règle uniquement par la couronne, une prouesse de conception pour une montre de cette complexité. Et le bonheur pour les utilisateurs qui auront tout de même déboursé près de 700'000 francs suisses pour acquérir l’un des 5 exemplaires attendus cette année.

Entre mécanique et poésie

Chez Roger Dubuis, c’est en partie un retour aux sources avec une nouvelle collection Hommage – plus sage qu’Excalibur et plus consensuelle que La Monégasque – parfaitement dans l’ADN de la marque. Nous avons particulièrement apprécié le Double Tourbillon volant avec son pont guilloché radial faisant office de cadran. Puisque 2014 est l’année de la femme chez Richard Mille, que reste-t-il pour les hommes ? Logiquement bien moins de choses que les millésimes précédents, mais on retiendra l’avènement d’un nouveau matériau - le carbone NTPT® - sur plusieurs modèles de ce millésime, dont la nouvelle RM 35-01 Rafael Nadal.

Chez A. Lange & Söhne, c’est la Richard Lange Quantième Perpétuel « Terraluna » qui a légitimement frappé les esprits. Une indiscutable démonstration technique et esthétique pour ce QP très Lange – avec notamment sa grande date – doté d’un échappement à force constante, proposant 14 jours de réserve de marche et se singularisant par un affichage orbital des phases de lune visible à travers le fond saphir. Dans une toute autre expression, Van Cleef & Arpels continue de creuser le sillon poétique duquel elle s’est fait une signature. Et ce n’est rien de moins qu’un nouveau mouvement - développé par Jean-Marc Wiederrecht (Agenhor) – qui fait battre le modèle Pierre Arpels Heure d’ici & Heure d’ailleurs. Une double heures sautantes et minutes rétrogrades parfaitement dans l’esprit de la maison.

Chez IWC, on retiendra notamment de la nouvelle collection Aquatimer cette double lunette tournante intérieure et extérieure qui couple le meilleur des deux mondes (brevet à la clé) et qui équipe tous les modèles de la collection, dont l’Aquatimer Automatic 2000 (étanche à 200 bar) et son boîtier en titane. Tandis que Montblanc entame un recentrage horloger avec sa nouvelle collection Heritage, Baume & Mercier capitalise sur l’un de ses rares succès de ces dernières années, la collection Clifton. Quant à Parmigiani Fleurier, c’est une nouvelle collection Metro plutôt réussie qui pourrait convaincre des clients plus jeunes de s’intéresser à la marque.